La première chose des plus pertinente à faire pour résoudre une problématique est de définir la problématique elle-même. Pour protéger mon ou mes arbres, il va falloir connaître la protection adaptée à leurs besoins. Et ont-ils réellement ce besoin?

Cette question posée, prenons d’abord le même réflexe que pour l’arrosage : ne pas prendre d’habitude, ne pas généraliser! En effet, chaque espèce, chaque variété, chaque arbre a développé au cours de son évolution des défenses, un mode de vie, en fonction de son habitat. Notre travail va donc être, une fois de plus, de tenter de reproduire au mieux l’habitat naturel de chaque espèce, tout simplement.

Ainsi donc, nous avons un premier élément de recherche pour permettre un hiver agréable à nos protégés : comment se passe l’hiver dans son habitat naturel ? Comprenons simplement la chose : imaginez vous, avez vos habitudes, votre mode de vie, votre style vestimentaire, partir en Laponie, au plus bas des températures, sans prendre le temps de vous adapter (vêtements chauds, mode de vie différent, régime différent, etc.) vous seriez des plus mal en points, le risque de mort est même des plus élevés, si ce n’est même certain. Il en est de même pour le monde végétal, à la différence qu’ils dépendent de nous.

Donc, demandons à vos arbres : d’où viens-tu? Comment se passe l’hiver chez toi? Comment fais-tu pour t’y adapter? Et de là nous viendront alors les réponses pour leur permettre de s’adapter au mieux.

Dans le règne végétal, nous pouvons, sans risque prendre, sortir trois grands types d’adaptation hivernale : les Conifères, les Caduques et enfin les Persistants.

Les warriors de l’hiver : les conifères

Très présents dans les hauteurs montagneuses, les conifères sont les champions toutes catégories de l’adaptation hivernale. A condition que leurs racines ne gèlent et ne dégèlent pas plusieurs jours d’affilée dans leurs pots, leur superstructure ne craint pas le froid. Dans leur milieu, les températures peuvent descendre très vite et quasiment en permanence en dessous de zéro, avec des vents permanents, et une couche de neige épaisse et lourde qui les écrase (d’où la forme particulière des pins et genévriers de montagne). Et malgré un habitat des plus violents, drastiques comparé à la période estivale, ils font leur petite vie quelques centaines d’années, sans avoir besoin de l’aide de personne. Pire, une couverture pour les aider les tuerait… Les conifères ont BESOIN d’un hiver fort et d’un repos bien mérité pendant cette période et utiliser leurs réserves pour se protéger des parasites. Voyez-y le fameux “bon bol d’air frais”. 

Vous pouvez voir certains d’entre eux changer de couleur, voir brunir : c’est tout à fait normal. C’est un réflexe chimique qui préserve son feuillage du gel! Certains passent du vert au bleu pâle (Pin Blanc, Pin Sylvestre, Genévrier Kishu) d’autres au brun sec (Genevrier Itoïgawa, Cèdre du Japon). Voyez-y un souffle retenu, comme nous lorsque nous respirons en hiver, l’air est si froid que nous pratiquons par réflexe de micro périodes d’apnée. Ce brunissement est dû à la teneur en sucre. Comme les érables, certains conifères synthétisent du sucre à partir de la photosynthèse pour augmenter sa teneur et ainsi nécessiter moins d’eau (qui se dilate sous l’effet du gel). Un réflexe transmis aux caducs lors de l’évolution ?

Pour ces arbres donc, la protection hivernale est facultative À CONDITION que la motte ne gèle et ne dégèle pas plusieurs jours d’affilée. Quelques gelées matinales et dégèle quelques heures après n’est pas un souci pour eux, mais que le gel ne se lève pas plusieurs jours durant, et alors une protection racinaire s’impose! Dans ce cas, plusieurs méthodes s’offrent à vous dans le troisième paragraphe.

Exemples d’arbres résistants à l’hiver : 

• Pin Sylvestre - Pinus Sylvestris - Yöroppa Matsu
• Pin Rouge du Japon - Pinus Densiflora - Aka Matsu
• Pin Blanc du Japon - Pinus Parviflora - Goyö Matsu
• Pin Noir du Japon - Pinus Thunbergii - Kuro Matsu
• Genévrier de Chine - Kishu - Juniperus Chinensis Var. Kishu - Kishu Shinpaku
• Genévrier de Chine - Itoïgawa - Juniperus Chinensis Var. Itoigawa - Itoigawa Shinpaku
• Cèdre du Japon - Cryptomeria Japonica - Sugi
• Mélèze du Japon - Larix Kaempferi - Kara Matsu
• Mélèze d’Europe - Larix Decidua 

Les petits malins qui ont tout compris : les caduques.

Les espèces caduques sont des champions de l’adaptation en général. Ils ont deux supers pouvoirs : le sucre et le choix de dormir ou non! 

En effet, l’idée reçue qu’une plante a besoin de réserves pour l’hiver est, pour une fois, une idée fondée. Dès que les grandes chaleurs sont passées, la majorité des caduques et rosacées prennent une teinte jaune à rouge vif (par exemple le Lilas des Indes, Erable du Japon, Cerisiers, etc.) avant de les laisser sècher et tomber. Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi? La question est pour la forme, je vais tout de même vous résumer le processus. Après les chaleurs estivales donc, l’arbre constate un écart des températures, un déclin de la durée des journée (donc de temps de lumière et d’ensoleillement) et commence alors à produire dans ses feuilles une substance plus riche que le reste de l’année : le sucre. C’est lui qui donne cette teinte si particulière aux feuilles. Pourquoi uniquement en Automne alors? me demanderiez-vous. Pour éviter tout simplement les attaques de pucerons et autres insectes qui viendraient se délecter tout le printemps et neutraliser leurs dépenses d’énergie pour pousser. Une fois que la feuille a atteint son quota, l’arbre “pompe” cette sève élaborée pour la stocker et passer un hiver avec “le bidon plein de soupe”. C’est alors que la feuille sèche et tombe. 

Nouvel avantage : la prise au vent! En effet, toutes ces espèces qui ont évolué dans des milieux tempérés ou froids ont compris au fil de leur évolution une chose : en hiver, il y a plus de vent! Plus de feuilles, moins de prise au vent! En hiver, ils dorment, alors pourquoi conserver une activité de photosynthèse? De plus, quelques gelées lorsque l’arbre est en feuilles n’est pas bien méchante, mais dépourvus de feuilles, la résistance est meilleure! de -3 à -5°C, l’arbre peut résister à des températures de -10 à -12°C! Malin n’est-ce pas?

Mais en pot, ces espèces ne doivent pas avoir des variations de températures violentes. Leurs racines ne sont pas faites pour supporter de grandes variations, dans la majorité de leurs milieux, les températures sont stables autour des 14°C à 70 cm sous la surface du sol. On appelle celà la géothermie. Il convient donc de les protéger en serre froide autant que faire se peut. Nous détaillerons toutes les solutions possibles pour y remédier plus loin dans l’article.

• Erable du Japon - Acer Palmatum - Momiji
• Erable Trident - Acer Buergerianum - Kaede
• Pommier - Malus - Ringo
• Rosier - Rosa - Noibara
• Cognassier du Japon - Chaenomeles Japonica - Chöjubai
• Cognassier de Chine - Pseudocydonia Chinensis - Karin

Les petits frileux : Les persistants

La plupart des espèces de persistants sont originaires de régions plus chaudes. Nous allons donc parler des plus sensibles au froid. Ici, nous allons donc plutôt définir jusqu’à quel niveau allons-nous devoir les protéger ? Car oui ! il faudra TOUS les mettre à l’abri !

Ces arbres, de plus fragilisés par les travaux relatifs à notre pratique, ont besoin d’un maximum de notre attention pour eux. Leur résistance au froid ne dépasse pas les -5°C et sur quelques petites gelées ici ou là. Le dégel journalier est à la limite obligatoire, il est donc plus prudent de les mettre à l’abri d’office. 

Exemples d’espèces persistantes : 

• Jasmin du Cap - Gardenia Jasminoides - Kuchinashi
• Chalef Piquant - Elaeagnus Pungens - Kan Gumi
• Olivier Européen - Olea Europaea - Yöroppa Oribu

Comme nous l’avons vu plus en amont, les arbres “dorment” l’hiver. En tout cas, ils cessent de pousser. Mais comme lorsque nous dormons, nous continuons à avoir des besoins vitaux : oxygène, eau, etc, car nous restons bien évidemment vivants.

Lors de l’hiver, vos arbres continuent d’avoir des besoins vitaux également. Cependant ils sont différents des autres saisons.

De l’eau 

Grand moment d’épreuve que l’arrosage, et quel moment d’épreuve que l’hiver. Double peine à double difficulté! 

Lors de l’hiver, votre arbre a besoin d’eau, pas de glace. Des racines aérées, pas au sec. 

Premièrement, le meilleur moment pour arroser sera le matin. Pourquoi? Parce que c’est votre meilleure option pour conserver une humidité sur le substrat sans geler, alors que le soir, la nuit arrive très vite et est bien plus froide puisque… c’est la nuit. Pas de soleil = pas de dégel.

Deuxièmement, l’air est sec lors des journées d’hiver, contrairement à la nuit (d’où le gel voir le verglas). Il convient donc encore une fois de profiter du jour pour apporter de l’humidité. 

Enfin, surveillez vos substrats, ils peuvent sécher extrêmement rapidement, à cause du vent et du froid. Mais n’arrosez pas non plus plus que de raison.

L’hiver les racines absorbent beaucoup moins d’eau, les arbres n’ayant pas à transpirer pour réguler leur température.

Vous l’avez compris, vous allez devoir affronter le froid vous aussi pour surveiller attentivement vos arbres et les observer pour arroser au cas par cas.

Pour ce qui est des arbres non protégés, l’arrosage peut aussi servir de moyen pour dégeler la motte et éviter une grosse dilatation et casser le pot. Un gel sur un pot de plus de 24h c’est un risque de le retrouver fissuré ou cassé. Un petit coup d’arrosage permet aussi de dégeler en douceur une motte.

L’arrosage est la grosse difficulté de l’hiver, et vous l’avez compris, ce n’est pas si terrible au final si on a la bonne pratique : l’organisation est votre maître mot.

Des nutriments

Ils ne sont pas nécessaires en hiver, et risquent plus de compacter le substrat inutilement en se dissolvant, alors pensez à les retirer. La seule exception est sur le rempotage des rosacées travaillées en mame, si vous avez l’habitude de leur donner un engrais de base dans le substrat, de type Magamp K, vous pouvez le mettre, il est efficace sur une année et ne compacte pas le sol.

Un bon coup de propre

Lors de l’hiver, avant la désinfection, il est bon de nettoyer l’arbre : plantes adventices, mousses, lichens, sont autant de refuges à parasites et insectes. Il s’agirait d’éviter de contaminer toute une serre pour une araignée rouge oubliée… Prenez le temps de brosser, nettoyer vos arbres, un dernier moment d’affection avant une “séparation” de quelques mois.

Une désinfection

Appelé yokosai, le soin pré-hivernal consiste à protéger votre arbre pour l’hiver ET l’année à venir. Comme dit dans l’article sur les engrais, un hiver se prépare.

Vous avez un moyen simple pour le pratiquer : le liquide à Jin dilué!!!

Il peut être pulvérisé (en protégeant la motte de la projection et des gouttes qui vont s’écouler des parties aspergées). Ou en retournant votre arbre et en plongeant sa superstructure dans la solution. Pour le laisser s'égoutter, en général, on laisse l’arbre couché sur le côté deux bonnes heures pour s’assurer que l’infrastructure ne soit pas contaminée. Attention, dans les deux cas, ça tache! 

Pour les conifères et caducs : diluer le liquide à jin 30 fois (ex : 33 mL/L)

Pour les persistants : diluer le liquide à jin 40 à 50 fois (ex : 20 mL/L)

Attention, cette méthode ne convient pas aux Azalées!

Un rempotage

Toutes les espèces de la famille des rosacées sont préférablement rempotées en fin d’automne, après la chute des feuilles. En effet, cette famille est sensible au carcinome racinaire qui se développe avec l’humidité et la chaleur. Vous pouvez également rempoter d'autres arbres (sauf les pins, les azalées, les fleuris et les tropicaux) du moment qu'ils soit protégé du gel pendant l'hiver qui suite. Il convient donc de profiter du rempotage pour désinfecter l’arbre, les outils, les pots lors du rempotage automnale avant de placer ces sujets en serre froide pour tout l’hiver. 

Ça y est, nous y sommes, les solutions pour protéger nos arbres.

Avant d’utiliser un des moyens ci-dessous détaillés, gardez en mémoire que vos arbres vont devoir “goûter” au froid, quitte à prendre une petite gelée pour ceux qui seront en serre froide (non chauffée). Celà leur permettra de comprendre que l’hiver est là, c’est le moment d’aller se coucher!

Vous avez donc jusqu’ici pu définir quels vont être vos besoins, en volume, place, nombre d’arbres, exposition. Maintenant, voyons ce que l’on peut utiliser.

La reine Serre Froide

C’est la solution la plus chère, et la plus encombrante, mais également la plus efficace! La serre froide est appelée ainsi parce que non chauffée. Elle peut être souple, formée d’arceaux en aluminium et d’une bâche blanche, verte, ou translucide permettant d’irradier tout son volume de lumière en la déviant dans toutes les directions, tout en protégeant les plantes y étant contenues des rayons solaires brûlants de l’été. C’est ce que l’on appelle une serre 4 saisons. Son prix varie selon sa taille, allant des 1,5 m² à des tailles industrielles, de 60€ à des prix industriels également. Plusieurs gammes sont disponibles vous offrant un choix des plus variés. Mais il y a bien un “mais”. Sa solidité et son installation. Comme toute structure voilée et légère, la serre 4 saison ou appelée également serre tunnel, a une prise au vent très forte, et une fragilité à la grêle. Il convient donc d’enterrer partiellement sa structure et le pied de bâche, et prévoir la place suffisante pour placer des tendeurs maintenus au sol par des sardines.

Pour monter en gamme et pallier à ces soucis de solidité, nous pouvons passer à la serre rigide. Notre budget a fait un bond important puisque les premiers prix pour 4,2 m² peuvent commencer aux alentours de 250€ pour un produit discount avec une structure en aluminium profilé et des panneaux en plexiglas, jusqu’à plusieurs milliers d’euros pour une structure en fer forgé et des panneaux de verre sur soubassements brique et dalle béton. Croyez-moi, il s’agit de la construction d’un petit bâtiment, domaine où on a l’habitude de dire que tout est possible, tout est réalisable. Ici plusieurs avantages sont notables : la solidité premièrement, la possibilité de récupérer les eaux de pluies ensuite, le scellement au sol sur dalle béton, stabilisé, fondations ponctuelles, autres. Autant dire que oui, elle coûte cher, mais son confort est sans pareil. Depuis, il est possible de la reconvertir en serre chaude, en patio, jardin d’hiver, etc. Un investissement, mais plus polyvalent en fonction de sa qualité. Notez cependant, qu’en fonction de sa taille il faudra prévoir les autorisations de votre commune ou communauté de commune (DPMI ou PCMI) établies par un(e) professionnel(le).

La polyvalence de votre structure d’ombrage

Bon nombre d’entre vous a pris le soin de construire des pergolas, des structures parallélépipédiques pour soutenir un voile d’ombrage ou canisse, par le biais de poteaux et poutres bois, des tuteurs etc. Une première solution économique consiste à retirer le moyen employé pour produire de l’ombre, et enrouler le tout sous une bâche de culture (s’assurer au préalable que votre structure est suffisamment solide, et que vous pourrez toujours arroser vos arbres. 

Encore un peu plus économique

Pour ceux qui ont un salon de jardin, la table peut être utilisée (à condition que vos arbres ne soient pas trop hauts). Placez vos arbres dessous, et enfermez-les derrière un enroulage de cellophane tout simplement. La difficulté une fois de plus est l’accès pour l’arrosage, à moins que votre table soit légère… Ceci est une solution des moins esthétiques et pratiques, mais elle peut dépanner dans un moment d’urgence ou de dépannage.

La géothermie

Que ce soit en hiver comme en été, beaucoup d’adeptes se tournent vers des solutions naturelles. Utiliser l’ombre d’un feuillu par exemple : en été, son feuillage dense va filtrer les rayons solaires à 70%, ce qui est idéal pour la culture à mi-ombre (à condition que le lieu reste bien lumineux). Et en hiver, ses feuilles tombées nous laissent pleine lumière. Il peut convenir de simplement enterrer partiellement les pots de nos arbres dans le sol et sous une couche de feuilles mortes, ce qui crée des poches d’air et donc isole, et profiter de la géothermie.

Le réemploi de matériaux

Deux cas, pour deux solutions dans ce paragraphe :

1) dans le cas de conifères passant l’hiver dehors, à l’air libre. En cas de fortes gelées, et en besoin de protection uniquement de la motte, vous pouvez emballer le pot dans du papier bulle ou des bac en fibre de coco. L’air emprisonné dans ces deux matériaux suffit à isoler du gel. Soyons tous honnête, si on n’en a plus sous la main, c’est qu’on a passé du temps à éclater les bulles… Mais ça reste une solution de recyclage de nos emballages.

2) pour les caducs surtout et de petite taille : la caisse en polystyrène. Tous, sur le marché nous voyons ce(tte) poissonnier(ère) avec sa montagne de bacs en polystyrène derrière le camion : une simple demande polie et vous voilà récompensé de plusieurs caisses, de toutes tailles que vous n’avez plus qu’à laver, désinfecter et percer (au fond) de quelques trous. C’est parfait pour isoler du froid. A la condition de fermer le couvercle le soir et de rouvrir le matin pour renouveler l’air et laisser l’arbre apprécier un peu le jour et le froid. La même chose peut être faite avec des bacs de rangements en plastique ou des mini serre à semis, dans le cas de mame à protéger.

Le cas des Balcons

Dans le cas des personnes en appartement avec des balcons, dans la majorité (c’est à dire pas tous) la protection est nécessaire que pour les appartement en attique, terrasses non couvertes, auxquels cas la mini serre est une solution pratique, peu encombrante. Pour le cas des loggias et balcons couverts, le fait d’avoir une protection sur la tête empêche le gel de descendre sur vos arbres (sauf en cas de vent), ce qui fait que vous n’avez pas forcément besoin de protection. De plus, rapprocher vos arbres de la façade vous permet de profiter des déperditions de chaleur et du rejet calorifique des murs.

Un lieu chaud

Ici est le sujet qui fâche. Il fallait bien en parler. Dans une conjoncture actuelle de transition écologique et gaspillage d’énergies, cette méthode est sujette à controverse. Mais dans le cas des personnes souhaitant absolument posséder des arbres tropicaux ou semi-tropicaux sur la métropole française, et leur garantir un développement optimal et pérenne, il est nécessaire et idéal d’avoir une serre chauffée très ensoleillé, à 19°c minimum avec un taux d’humidité suffisant (pulvérisateur automatique par exemple). On voit ce type d'installation dans les arboretum ou dans les grands jardins botaniques.

En alternative, il est toujours envisageable de rentrer ses arbres tropicaux en intérieur chez vous devant une baie vitrée pour un maximum de lumière et de chaleur. Il faut les éloigner le plus possible des radiateurs ou des sols chauffants. Il est conseillé de placer le pot sur un support rempli de billes d'argile ou de pouzzolane, ou alors d'utiliser des tasseaux de bois pour placer le pot au-dessus d'une cuve pour récupérer l'eau drainées, qui par évaporation améliorera l'humidité ambiante autour de l'arbre. De même, pour maintenir une bonne hygrométrie, on peut aussi pulvériser de l'eau sur le feuillage, les arbres tropicaux adorent ça.

Tout comme il est nécessaire de laisser les arbres au froid et de les protéger progressivement, il est important de les “relâcher” avec la même délicatesse! Lorsque nous allons à la piscine municipale, la douche plus ou moins chaude d’avant bain a souvent une température toute autre que la piscine! Nous y allons toujours très progressivement, à tâtons, avec une appréhension certaine à l’immersion de notre bassin… L’image parle à tous. Il en est de même pour les arbres. Une autre image? Levez-vous un matin d’hiver, sortez du lit sans attendre, ouvrez la fenêtre et sortez, tel quel. Cette image n'est pas mal non plus. Encore une fois, ne faites pas ça à vos arbres.

Il convient d’ouvrir progressivement votre serre, boîtes, ou tout système de protection (Muro en japonais) progressivement avant le débourrement, puis de plus en plus fréquemment jusqu’à l’ouverture des feuilles. Vous pouvez continuer cette gymnastique jusqu’aux saints de glace, mi-mai. Au-delà, l’arbre est surprotégé, et vous ferez plus de mal que de bien. Suivez la météo, évitez la surabondance d’humidité et de chaleur, adaptez-vous, observez. Après les dernières fortes gelées, en général, les arbres peuvent être sortis en deux semaines d’adaptation.

Prenez soin de vos arbres et aidez les comme vous aimeriez qu’on vous aide. Bon hiver à toutes et à tous.